UN MALAISE FRANÇAIS
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
D'un côté, la FNPL qui a fait du prix du lait son premier (et seul ?) combat, de l'autre, un Lactalis arrogant avec ses producteurs, et dont le mépris pour le syndicalisme transpire régulièrement. Le clash était inévitable. D'autant que les chiffres parlent aussi. Lactalis, premier groupe laitier mondial, propriétaire de marques renommées, a bien été le moins-disant sur le prix du lait au premier semestre 2016. Ailleurs, ce n'est pas Byzance. Mais d'autres « privés » ont mis davantage de formes dans les relations avec leurs organisations de producteurs.
Ce charivari de fin d'été, comme celui de l'an dernier, n'apportera aucune solution à la crise. Dans le cadre libéral qui nous a été imposé, seul le marché dicte sa loi. Les prix du lait extrêmement bas en Europe ont fini par avoir raison de la capacité à produire des éleveurs les plus faibles. Moins de lait et une demande internationale toujours forte laissent espérer la lumière au bout du tunnel, début 2017. Il aura fallu deux ans de souffrances pour en arriver là. Et le réveil tardif de la Commission européenne, avec ses 500 M€ dédiés à une réduction volontaire des volumes, nous laisse un goût amer. Tout ça pour ça. Car cette nouvelle enveloppe, une de plus, risque de servir davantage aux opportunistes que de signal au marché.
Les éleveurs français rêvaient de régulation, ils n'en auront qu'un ersatz sous forme d'une usine à gaz, symbole d'une Pac qui nous échappe. D'ailleurs, les réflexions des éleveurs européens d'EDF, certes pas les plus fragiles, nous sont cruelles. La régulation ? Cela fait longtemps qu'ils n'y croient plus et ils s'étonnent qu'avec autant d'atouts, la France laitière ne produise pas davantage au lieu de gémir. En concurrents affichés, ils s'en réjouissent.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
Pour accéder à l'ensembles nos offres :